Quelles voitures électriques viennent de Chine ?
En 2022, 20% des voitures électriques vendues en Europe étaient fabriquées en Chine. Et pour cause : les prix des ces modèles ont tendance à être beaucoup plus compétitifs que les voitures construites en Europe ou aux USA. Si bien que l’Union Européenne a récemment déterminé une surtaxe des modèles de voitures électriques venus de Chine, histoire de favoriser les modèles européens.
Malgré tout, la voiture électrique est en plein essor en Chine, et l’on est amené à voir de plus en plus de modèles électriques chinois dans les rues. Alors, comment les reconnaître ? Quelles sont les marques chinoises les plus fortes sur le marché ?
La Chine, premier acteur mondial de l’automobile électrique
Le nombre de véhicules électriques en Chine est le plus important au monde : fin 2023, 16 millions de véhicules de ce type ont été recensés en Chine (ce qui correspond à l’heure actuelle à environ 5,6% du parc global chinois). D’ailleurs, sur la seule année 2023, 5,4 millions de nouveaux modèles se sont écoulés : cela correspond à 57% des ventes mondiales et à 25% des ventes automobiles en Chine. Autrement dit, le marché des véhicules 100% électriques est en plein boom dans l’immense pays au milliard d’habitants, ce qui impacte forcément la consommation mondiale.
D’ailleurs, l’effort chinois quant à l’électrique ne date pas d’hier : dès 2015, la Chine s’impose comme le premier marché mondial de véhicules électriques et hybrides. En 2018, près d’un million de modèles ont été vendus en Chine. Jusqu’à atteindre des chiffres récents assez hallucinants : pour la première fois, la part des voitures électriques (+ hybrides) dans les ventes globales de voitures atteint les 50% en juillet de cette année.
La Chine aujourd’hui agressive sur le marché Européen
Une enquête publiée en 2024 le dévoile aisément : les écarts de prix entre les voitures électriques européennes et chinoises sont massifs. Au point tel qu’il faut surtaxer aux alentours de 45 à 55% les biens chinois afin d’équilibrer le prix des deux marchés. Forcément, avec de tels écarts de prix, une taxe est nécessaire pour éviter un problème compétitif.
Les véhicules électriques en provenance de Chine étaient déjà soumis à 10% de droits de douane : voilà qu’ils subissent des taxes supplémentaires pouvant atteindre les 36,3% depuis cet été. Les montants des taxes peuvent en effet varier d’un constructeur à l’autre : par exemple, BYD est surtaxé par l’Union Européenne à hauteur de 17%, tandis que le groupe SAIC subit une taxe de 36,3%.
Malgré toutes ces restrictions, les véhicules chinois électriques sont désormais bien installés en Europe. En 2020, 57 000 voitures chinoises à batteries étaient vendues en Europe. En 2023, ces ventes ont explosé : on en comptait plus de 437 000. En juin, les marques chinoises ont représenté 11% des ventes en Europe, ce qui constitue un record.
Mais les taxes récentes ont eu un gros effet sur les ventes, ce qui devrait dans l’ensemble stopper cette expansion : la chute était de 45% dans les pays européens majeurs touchés par les taxes, entre juin et juillet 2024.
Quelles sont les principales marques chinoises de voitures électriques ?
BYD, le géant des batteries électriques
Originellement, BYD est un constructeur de batteries pour téléphones portables. Diversifié depuis dans l’automobile, la marque propose désormais des véhicules thermiques, hybrides et électriques. Sa production massive en fait un acteur primordial sur le marché à l’heure actuelle : lors du quatrième trimestre 2023, il s’agissait du plus gros producteur de voitures électriques au monde, et ce devant Tesla.
L’avantage de BYD sur la concurrence, c’est que la firme construit ses propres cellules de batteries, et notamment les batteries LFP, considérées comme moins coûteuses. En plus d’équiper ses propres véhicules, le constructeur vend de nombreux modèles de batteries à d’autres marques, parmi lesquelles Tesla.
Sur le continent européen, BYD s’est surtout fait remarquer avec son SUV compact Atto 3 (37 990€), sa berline électrique BYD Han (70 800 €) ou encore la BYD Tang EV (70 800 €). Au total, en 2023, BYD a écoulé plus de 1,5 million de modèles à travers le monde (une hausse de 72% par rapport à l’année précédente). BYD espère atteindre une part de marché de 5% en Europe à court terme, mais les taxations récentes risquent potentiellement de poser problème pour accomplir cet objectif.
NIO, le réseau d’échange de batteries
NIO est un des constructeurs chinois les plus connus en Europe, et ce pour une raison simple. Elle permet, via ses Power Swap Stations, d’échanger rapidement leur batterie déchargée contre une batterie pleine en station. Autrement dit, pas besoin de passer 1H à attendre que la batterie de son véhicule ne se recharge : par cette méthode, il est possible de bénéficier d’une nouvelle batterie remplie en l’espace de 5 minutes.
C’est d’ailleurs une solution également testée chez d’autres constructeurs comme Tesla ou encore Renault. L’avantage de NIO, c’est son réseau, déjà bien implanté en Europe. Si ce dernier venait à s’agrandir plus, la firme pourrait rencontrer un succès grandissant dans le vieux continent.
Du reste, NIO propose des véhicules électriques haut de gamme depuis 2018, et a réussi à s’implanter dans plusieurs pays européen avec les années : on en retrouve beaucoup aux Pays-Bas, en Suède ou encore en Allemagne. Si la France n’est pas encore complètement concernée, il semblerait que notre pays fasse partie de la deuxième étape de la stratégie agressive du constructeur en Europe : de nombreux nouveaux véhicules de la firme devraient arriver bientôt par chez nous.
SAIC Motor, le géant chinois
SAIC Motor est une des plus grandes firmes automobiles au monde, et pourtant, peu de français la connaissent. Elle est actuellement la troisième entreprise mondiale de PEV (Plug-in electric vehicle) avec 10,5% du marché global, et la deuxième plus grosse entreprise du monde en termes de production de véhicules électriques (13,5% du marché mondial en 2021).
Autrement dit, il s’agit d’un géant du marché automobile, qui parvient désormais à se placer parmi le top 10 des constructeurs automobiles mondiaux. D’autant que SAIC ne date pas d’hier : elle a été créée en 1955. Aujourd’hui, SAIC est le principal partenaire chinois de General Motors, avec qui la firme développe de nombreux véhicules adaptés au marché chinois.
L’entrée en Europe de ce géant de l’automobile chinois passe ainsi par les marques rachetées depuis quelques années par le groupe : c’est le cas par exemple de MG Motor, la marque anglaise qui fait désormais partie du groupe chinois. Ainsi, le premier modèle chinois mis en vente en Europe par SAIC est le MG ZS EV, un SUV électrique à bas prix (17 490€) qui rencontre un certain succès outre-Manche.
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