Étude : près de la moitié des jeunes français ont déjà reçu une image intime

En France, les 18-29 ans sont, de loin, la tranche d’âge qui s’échange le plus d’images intimes, selon une étude menée par l’ANRS Maladies infectieuses émergentes, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et Santé Publique France.

L’objectif de cette vaste enquête, menée auprès de 31 518 personnes en France métropolitaine et dans les territoires ultramarins, est de comprendre les évolutions des représentations et des pratiques sexuelles en France, dans un contexte marqué par des transformations sociales, économiques, juridiques et technologiques.

Ainsi, elle examine comment ces changements influencent les trajectoires sexuelles, les inégalités d’accès aux ressources en santé, et le lien entre sexualité et santé à différents âges.

Un chiffre qui diffère grandement selon les tranches d’âge

Elle s’est notamment attardée sur les pratiques sexuelles à l’ère du numérique. En France, 13,8 % des femmes et 17,9 % des hommes de 18 à 89 ans ont déjà envoyé une image intime. Mais ce chiffre diffère drastiquement selon les tranches d’âge, les jeunes adultes étant beaucoup plus touchés par ce phénomène.

36,6 % des femmes et 39,6 % des hommes de 18-29 ans ont déjà envoyé une image intime, tandis que 47,8 % des femmes et 53,6 % des hommes de cet âge en ont déjà reçue.

Etude Inserm
© ANSR

Variabilité du consentement

L’enquête démontre des différences marquées dans le consentement à recevoir des images intimes selon le genre. 54,8 % des femmes et 68,7 % des hommes disent avoir explicitement consenti, tandis que 28,7 % des femmes et 6,3 % des hommes n’étaient pas consentants.

De même, le niveau de consentement des femmes varie selon l’expéditeur, atteignant 77 % pour un conjoint, mais seulement 22,4 % pour un inconnu, alors que pour les hommes, il reste relativement stable, même face à des inconnus (57,2 %).

Enfin, les expériences préjudiciables en ligne (réception de messages ou d’images intimes ou sexuelles non sollicités, diffusion à son insu d’images intimes) concernent 13,1 % des femmes et 12,8 % des hommes, avec une prévalence plus forte chez les moins de 30 ans, touchant une femme sur trois et un homme sur quatre.

« Ces expériences préjudiciables sont logiquement plus courantes chez les jeunes compte tenu de leur plus forte présence dans les espaces numériques, mais elles peuvent se produire à tout âge et elles concernent presque autant les hommes que les femmes après 30 ans », notent les auteurs de l’étude.

Les applis de rencontre plus utilisées chez les jeunes

Les chercheurs ont aussi remarqué une plus forte, et logique, appétence pour les applications de rencontre chez les jeunes utilisateurs. En 2023, 17,9 % des femmes et 23,7 % des hommes ont déjà rencontré un ou une partenaire par le biais d’un site ou d’une application. Ce chiffre grimpe à 39,4 % des femmes de moins de 30 ans et de 43,5 % des hommes du même âge.

L’étude devrait fournir des indicateurs clés pour orienter les politiques publiques en matière de santé sexuelle à l’horizon 2030.

  • Une vaste étude s’est intéressée aux pratiques sexuelles en France, notamment à l’heure du numérique.
  • Près de la moitié des 18-29 ans a déjà reçu une image intime, c’est bien plus que les autres tranches d’âge.
  • Le consentement à recevoir ces images varie selon l’expéditeur, en particulier chez les femmes.

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