Spotify, Deezer : la taxe streaming a fait beaucoup de bruit pour des résultats décevants
Au cours des derniers mois, la nouvelle taxe sur le streaming musical a fait beaucoup parler d’elle. Poussée par le CNM (Centre National de la Musique), qui a pour but de soutenir les professionnels de la musique et de garantir la diversité, le renouvellement et la liberté de la création musicale, la mise en place de cette taxe s’est retournée contre les utilisateurs de Spotify. Après moult menaces, la plateforme suédoise a augmenté ses tarifs le 1er juillet dernier. Que cela soit légitime de la part de Spotify, ou pas, là n’est pas la question.
Entrée en vigueur depuis bientôt un an, il est temps de faire un point. Il semblerait que la taxe sur le streaming musical n’ait pas été à la hauteur des attentes du gouvernement. Du moins, pas encore.
La taxe sur le streaming musical rapporte 6 millions d’€ de moins que prévu
Quand le gouvernement a mis en place la nouvelle taxe sur le streaming musical, quitte à s’attirer les foudres de Spotify, il estimait que celle-ci rapporterait 15 millions d’euros sur l’année 2024. Une somme rondelette pour réaliser de nombreuses actions afin de faire rayonner les artistes francophones, notamment. Malheureusement, le gouvernement a eu les yeux plus gros que le ventre.
À l’heure actuelle, cette taxe n’a permis au CNM d’encaisser que 7,1 millions d’euros. D’ici à la fin de l’année, ce chiffre devrait grimper à 9,3 millions d’euros, selon le président du Centre National de la Musique Jean-Philippe Thiellay devant la commission culture du Sénat. Par rapport aux prévisions annoncées, cela représente 38% de moins soit un manque de 6 millions d’euros. Aïe.
Le président du CNM explique ces faibles résultats par un démarrage lent. Face au Sénat, Jean-Philippe Thiellay précise aussi qu’il faut notamment prendre en compte le plancher d’imposition à 20 millions d’euros de chiffre d’affaires qui fait que pendant plusieurs mois les entreprises n’atteignent pas ce plancher”. De plus, le texte n’étant pas encore publié au Bulletin officiel, certains acteurs du milieu semblent en profiter tant qu’ils le peuvent. Ainsi, il a explicitement demandé à ce que “les services fiscaux fassent leur travail”.
Rappelons que cette taxe sur le streaming musical est obligatoire. Les plateformes de streaming sont, par conséquent, sommées de reverser 1,2% de leur chiffre d’affaires afin de contribuer au financement de la filière musicale. Malgré ce manque de 6 millions d’euros, le Centre National de la Musique affirme avoir pu réaliser plusieurs actions qui n’auraient pas été possibles sans l’avènement de cette taxe. Comme des clips de Julien Doré et Barbara Pravi ou encore des aides à l’export d’artistes comme Pomme, Indila et Zaho de Sagazan.
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