Re:Play #8 : Ridge Racer, à jamais le premier (jeu de l’Histoire de la PlayStation)
Décembre 1994. La PlayStation de Sony débarque au Japon. Parmi les jeux de lancement, un titre se démarque, un certain Ridge Racer. Transfuge de la version arcade lancée une année plus tôt, le jeu fait figure de révolution technique. Il faudra attendre la rentrée 1995 pour voir débouler la console de Sony en France, et avec elle, ce Ridge Racer pour le moins extraordinaire, portant l’appellation SCES 0000-1, confirmant son statut de tout premier jeu de l’histoire de la PlayStation. Et force est d’admettre que sans Ridge Racer, la première PlayStation n’aurait sans doute pas connu un tel succès à son lancement.
Dans le petit monde du jeu vidéo, les années passent… mais la passion et les souvenirs restent ! Re:Play revient sur les grands classiques de l’Histoire du jeu vidéo. Un petit retour vers le futur passé, à la recherche de votre âme d’enfant ou d’adolescent, celle-là même qui vous a sans doute déjà fait (ou vous fera) prononcer la formule magique “c’était mieux avant”. Et si c’était vrai…? Alors on souffle dans la cartouche, c’est parti pour Re:Play !
Ridge Racer, l’arcade à la maison dès la rentrée 1995 sur PlayStation !
Un peu de contexte ! Au début des années 1990, Namco a tenu à s’attaquer à un certain SEGA en salles d’arcade, et notamment à son célèbre Daytona USA, tournant sur Model 2. Le nouveau System 22 de Namco était alors en concurrence directe avec le Model 2. Vous l’aurez compris, le premier jeu estampillé “System 22” était… Ridge Racer. Un système d’arcade dont les performances étaient quasi-similaire à celle de la PlayStation d’ailleurs, ce qui facilitera les portages de Ridge Racer, mais aussi d’un certain Tekken. En arcade, le cabinet Deluxe de Ridge Racer implémentait aussi, pour la première fois, un embrayage avec un levier de vitesses et une vraie grille (mais pas de retour de force dans le volant).
Avant les lancements très remarqués de Metal Gear Solid, Driver ou encore de Syphon Filter, la première PlayStation rime pour de nombreux joueurs avec Ridge Racer. Après son succès en salles d’arcade en 1993, le portage de Ridge Racer sur la première PlayStation permet à Sony d’exporter l’arcade 3D à la maison, à l’instar d’une certaine Neo-Geo quelques années auparavant pour la 2D.
A noter qu’en arcade, Ridge Racer pouvait également prendre la forme d’une version Full Scale, laquelle intègre une carrosserie de voiture de taille réelle (une Mazda MX-5 Miata), avec un jeu diffusé sur un total de trois grands écrans, le tout installé dans (très) large cabine.
Très proche de la version arcade, la mouture PlayStation de Ridge Racer s’offre quelques particularités… dès le chargement initial. En effet, durant ce court temps de chargement, le joueur peut profiter du mini-jeu inspiré de Galaxian. Mieux encore, s’il détruit tous les ennemis à l’écran, ce sont huit voitures supplémentaires qui sont déverrouillées.
Une fois le premier chargement terminé, Ridge Racer permet de choisir entre 4 (ou 12) voitures distinctes, chacune disposant de ses caractéristiques. Pour ce qui est des circuits disponibles, c’est autrement plus simple, puisque le jeu n’en propose… qu’un seul ! Alors certes, il est décliné en deux versions, avec en prime un mode reverse et reverse mirror, mais force est d’admettre que cela a pu en choquer plus d’un.
A l’époque, on n’achetait évidemment pas Ridge Racer pour son contenu, mais bien pour la claque graphique. Et avec son rendu tout en 3D, à la fluide et joliment détaillé (pour l’époque), Ridge Racer est une baffe absolue, démontrant aussitôt les capacités exceptionnelles de cette étrange PlayStation. On avait pris une belle petite gifle déjà avec Virtua Racing sur Mega Drive quelques mois plus tôt, mais Ridge Racer marqua indiscutablement le début d’une nouvelle ère.
Mieux encore, le jeu ne propose aucun chargement, pour un plaisir immédiat, et dégouline de ce côté “arcade” si apprécié. Durant la course, on peut même apercevoir un aperçu de Galaga sur un écran géant, à l’entrée du tunnel. Dès son lancement, la PlayStation impose ainsi la 3D dans nos foyers… “et pour longtemps“. Bluffant on vous dit.
Une conduite tout en gliiiiiiisse !
Bien sûr, si Ridge Racer affichait une technique à l’époque éblouissante, le jeu est également reconnu pour son gameplay si atypique, à base de dérapages (contrôlés si possible). La glisse est déjà un élément fondamental dans ce premier opus (et encore plus dans les suivants), et malgré un circuit unique, Ridge Racer pousse à la rejouabilité, ne serait-ce que pour tenter de vaincre son meilleur temps de quelques centièmes.
Un gameplay tout en glisse pas forcément original (on dérapait déjà dans Super Mario Kart en 1990 finalement), et aucunement réaliste, mais qui procure un feeling inimitable, en plus d’une joie assez indescriptible une fois maitrisé.
Comment ne pas évoquer la section audio de ce Ridge Racer, avec une petite sélection de morceaux très techno qui se démarquaient déjà dans les salles d’arcade, avec un thème principal que certains fredonnent encore aujourd’hui à l’occasion. A cela s’ajoutent des voix off elles aussi mémorables, à commencer par le “Riiiiiidge Racer” d’accueil, ou encore le “One lap to goooo” annonçant le dernier tour.
Les joueurs les plus aguerris le savent, une fois que l’on a triomphé des quatre courses, ces dernières deviennent accessibles en mode inversé. La course contre-la-montre inversée introduit alors un nouvel adversaire redoutable, au volant d’une voiture noire (13 Black) extrêmement rapide. Celui-ci attend sur le bas-côté du circuit d’être dépassé pour se mettre à rouler, et démarre alors un challenge très corsé.
Pour la petite histoire, il faut savoir qu’une fois lancé, Ridge Racer est intégralement stocké (mis à part la musique) dans la mémoire de la console. Dès lors, rien n’empêche les joueurs de retirer le CD et de le remplacer par leur CD audio fétiche, pour continuer à jouer tout en profitant d’une bande-son personnalisée (avec l’album Smash d’Offspring par exemple, ou encore Definitely Maybe, Dookie, One Hot Minute, Foo Fighters…).
Ridge Racer, et après ?
Estampillée PlayStation, la saga Ridge Racer connaitra quatre épisodes sur la première console de Sony. En 2000, la saga s’exporte chez Nintendo, avec Ridge Racer 64, mais Namco ne manque pas le lancement de la PS2 cette même année, avec le lancement de Ridge Racer V.
D’ailleurs, au fil des années, la saga Ridge Racer figurera régulièrement au line-up des nouvelles consoles de jeux vidéo. On se souvient notamment de Ridge Racer 6 au lancement de la Xbox 360 de Microsoft, mais aussi de Ridge Racer 7 pour accompagner la PlayStation 3. On n’oublie pas également Ridge Racer 3D qui a accompagné la Nintendo 3DS, ainsi que Ridge Racer Vita lancé quant à lui en même temps que la PS Vita de Sony.
Au fil des années, Namco tentera de s’éloigner quelque peu des bases même de la saga Ridge Racer (R: Racing Revolution, Unbounded…), mais pas de quoi satisfaire les fans, ni attirer une nouvelle base de joueurs. Voilà plus de dix ans maintenant que les fans de Ridge Racer n’ont pas eu droit à un nouvel épisode de la saga ou à une quelconque compilation.
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