Espace : les médicaments pour les astronautes tiendront-ils un aller-retour vers Mars ?

Une odyssée interplanétaire aussi ambitieuse qu’un périple vers la planète Mars ne se fera pas en claquant des doigts. Si l’on espère un jour coloniser la planète rouge, il faudra déjà s’y rendre ; en se basant sur les estimations les plus favorables, le voyage pourrait durer entre six et neuf mois.

Elon Musk a beau faire montre d’un certain optimisme quant à ce projet démesuré, d’un point de vue médical, ça coince. Une récente investigation scientifique, publiée dans la revue npj Microgravity, met au jour une problématique inédite : la majorité des traitements pharmaceutiques actuellement employés dans l’espace risquent de devenir inopérants avant même le retour des explorateurs sur notre planète.

Dégradation des médicaments dans l’espace

L’étude a été menée conjointement par Daniel Buckland, professeur de médecine d’urgence à l’Université Duke, et Thomas E. Diaz, pharmacien résident à l’Hôpital Johns Hopkins. Selon les résultats de celle-ci, plus de 50 % des médicaments stockés lors du voyage (antihistaminiques, antibiotiques, analgésiques et somnifères) atteindraient leur date d’expiration prématurément.

L’environnement spatial, bien plus inhospitalier que notre paisible atmosphère terrestre, mettrait les substances chimiques présentes dans les composés à rude épreuve. Exposer ces derniers aux radiations spatiales accélérera considérablement leur détérioration.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont analysé des informations obtenues grâce à une requête formulée dans le cadre du Freedom of Information Act, concernant l’inventaire pharmaceutique de la Station spatiale internationale (ISS).

Leur examen approfondi de 91 médicaments révèle que 54 d’entre eux ont une durée de conservation n’excédant pas 36 mois. Selon les projections les plus optimistes, environ 60 % de ces traitements deviendraient caducs avant l’achèvement d’une mission martienne. Dans un scénario plus pessimiste, ce taux pourrait atteindre l’inquiétant seuil de 98 %.

Conséquences pour les missions spatiales

L’impossibilité de renouveler les stocks pharmaceutiques constitue un écueil majeur pour les expéditions spatiales de longue durée. Le Professeur Buckland met en exergue que, contrairement aux occupants de l’ISS qui bénéficient d’une communication instantanée avec la Terre et d’un ravitaillement régulier, les explorateurs martiens se trouveront dans une situation bien plus précaire.

Ce constat dépasse de plus le cadre strictement médical et englobe l’ensemble des ressources vitales, y compris l’alimentation. L’absence de réapprovisionnement rend donc impérative la sélection de médicaments à longévité accrue et l’élaboration de stratégies anticipatives pour pallier ce problème.

Face à cette éventuelle perte d’efficacité médicamenteuse, une des pistes envisagées consiste à accroître les quantités embarquées. Néanmoins, cette approche ne résout pas la problématique à la racine.

Diaz souligne : « Les responsables de la santé des équipages spatiaux devront impérativement concevoir des méthodes novatrices pour prolonger la durée de vie des médicaments, ou alors assumer les risques accrus liés à l’administration de substances périmées ».

Que faire dans ce cas là ? Car, oui, ces conclusions remettent sérieusement en question la faisabilité des missions spatiales prolongées. On pourrait imaginer le développement de nouveaux médicaments, spécialement conçus pour résister aux rigueurs de l’espace.

L’amélioration des solutions de stockage et de conditionnement (emballages compartiments de stockage résistants aux radiations) pourrait être également une éventualité à considérer. Imprimer des médicaments en 3D directement à bord de la navette pour réduire le besoin de stockage prolongé ? Exploiter la microgravité pour développer de nouvelles méthodes de synthèse chimique et fabriquer des composés pharmaceutiques sur place ?  Dans tous les cas, le sujet devra impérativement être creusé et nécessitera des recherches supplémentaires, c’est évident.

  • Plus de 50 % des médicaments emportés en mission vers Mars expireraient avant le retour, principalement en raison des radiations spatiales.
  • L’impossibilité de réapprovisionnement lors de la mission nécessitera le développement de nouvelles stratégies pour gérer les ressources médicales.
  • Des recherches ultérieures seront nécessaires pour résoudre cette problématique.

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