Il était un baladeur à disque dur à l’origine, avant de s’équiper d’une mémoire flash, développer iTunes, recevoir Internet, un écran tactile, et marquer toute une génération. Après 21 ans de carrière – l’âge de la maturité aux États-Unis – l’iPod n’est plus. Apple a retiré des ventes son modèle le plus populaire après l’iPhone. Les commandes sont toujours disponibles, mais “jusqu’à épuisement des stocks”, dit la firme dans un communiqué.
Lancé en 2001, il fut annoncé par Apple comme “un dispositif révolutionnaire (ce n’est pas un mac)”. À une poignée de journalistes présents sur place, à Cupertino, le nouveau baladeur se présentait comme l’objet tech ultime pour emporter “1000 chansons dans sa poche”. Anecdote insolite, à ses débuts, Apple ne possédait pas les droits sur le nom “iPod” tant une société de bornes Internet l’avait déjà déposé en 1998. C’est en 2005 qu’elle l’assignera à Apple.
En France, ses ventes ont été un succès. Mais l’iPod a connu une brève interruption de sa commercialisation sur le territoire, du fait d’un problème de volume sonore. En septembre 2002, Apple se faisait épingler par le Code de santé publique français pour proposer un appareil avec des écouteurs diffusant du son jusqu’à 104 dB (la limite en France était à 100 dB). Par le biais d’une mise à jour du logiciel, le mois suivant, la marque à la pomme se conformait aux réglementations locales.
5 versions
Au cours de sa carrière, l’iPod a radicalement changé de format. Ses cinq versions nous le montrent. Au départ, l’iPod shuffle n’était qu’un petit carré de 1,8 pouce, sans rien d’autre que des boutons physiques pour augmenter le son, le baisser, changer de piste et mettre sur pause. Les clients avec un budget plus important pouvaient s’offrir l’iPod classic, qui lui comprenait déjà un écran.
En 2004, l’iPod mini vient catapulter Apple au sommet et en 2005, l’iPod nano se lance avec un magnifique écran pour l’époque, et initie le bouton “home”, qui a suivi Apple pendant de longues années. Enfin, l’iPod Touch est le dernier à se lancer, en 2007. C’est lui qu’Apple vient de retirer des ventes cette semaine.
En même temps que le “classic”, Apple présentait l’iPod “shuffle” en 2001 © Unsplash / Glen Carrie
8 mois après l’iPhone
À la présentation de l’iPod touch, en septembre 2007, Apple offre une mise à jour de taille héritée de l’iPhone lancé au mois de janvier : une compatibilité Wi-Fi et un écran tactile. L’appareil gagne en prestance et l’une des deux versions propose 16 Go de stockage – une très belle performance à l’époque. Il passera à 64 Go en 2009 et seul l’iPod classic est plus compétent (160 Go).
En 2010, l’iPod touch intègre un écran retina, en même temps que l’iPhone 4, tout comme deux caméras. L’appareil est compatible FaceTime. C’est les débuts de l’appel vidéo et des selfies.
De 1000 à 40 000 musiques
En passant de 1000 chansons dans sa poche à plus de 40 000 grâce à l’iPod classic en version 160 Go, l’iPod a résolument marqué une génération. La musique s’est ouverte et Apple en a profité pour peaufiner de plus en plus iTunes, programme que la marque rachetait en 2000 à trois anciens employés : Bill Kincaid, Jeff Robin et Dave Heller. À ce moment, iTunes s’appelait encore SoundJam MP.
En 2004, Apple présente l’iPod mini alors qu’il est le leader du marché © Unsplash / Aegon Boucicault
40% des revenus
Le deuxième produit le plus populaire après l’iPhone a connu une carrière légendaire et peu d’appareils peuvent revendiquer une telle longévité. Par moments, l’iPod était une véritable locomotive pour Apple. En 2006 par exemple, il représenté 40% des revenus de la marque. Dès 2004, le baladeur représentait 92% des ventes sur son marché aux États-Unis – 70% pour le marché mondial.
En 2010, dans ce qui sera le dernier recensement des ventes de l’iPod, Apple indique avoir déjà écoulé 275 millions d’exemplaires de son produit phare.
249 euros aujourd’hui
Les prix de l’iPod ont évolué en fonction des générations et des capacités de stockage pour en arriver au prix de 249 euros sur le dernier iPod touch en vente. Les derniers exemplaires vendus sont équipés du processeur de l’iPhone 7. En vue de l’arrêt des ventes, l’appareil pourrait suivre les pas de l’iPod classic, devenu une relique, qui avait vu ses prix dépasser les 700 € en occasion.