Hadopi : pourquoi 30% des Français vont perdre leur immunité
Créé il y a un peu plus de dix ans, Hadopi lutte contre le piratage, le streaming ou encore le téléchargement illégal de contenus. Mais depuis une décennie, il y a une faille dans le système, permettant à 30% des internautes français de passer entre les mailles du filet d’Hadopi. Mais dès demain, ça sera de l’histoire ancienne.
Les IP partagées protègent 30% des internautes d’Hadopi
Face à une pénurie d’adresses IP, notamment IPV4, les fournisseurs d’accès à internet ont dû se montrer ingénieux. Ainsi, ils ont choisi de mutualiser certaines adresses IP. C’est ce qu’on appelle des IP partagées, ou natées. Les utilisateurs ne sont plus identifiés par leur adresse IP, puisqu’elle est partagée, mais par les ports qu’ils utilisent par exemple.
Si cela a permis de résoudre le problème de pénurie d’adresses IP, cette architecture fait bondir Hadopi tout simplement parce que l’autorité ne peut pas avoir accès au numéro du port source de l’utilisateur, zone d’ombre oblige. Sans ce numéro, impossible pour Hadopi d’identifier l’internaute parmi les utilisateurs d’une IP partagée, ce qui permet à se dernier de passer tranquillement sous les radars.
Selon NextImpact, 30% des internautes sont concernés par cette immunité. Bien évidemment, Hadopi bataille depuis de nombreuses années pour corriger cette zone d’ombre bien embêtante pour eux, mais sans succès jusqu’à présent. Mais tout change dès demain !
En effet, dès le 1er janvier 2022, Hadopi fusionne avec le Conseil Supérieur d’Audiovisuel (CSA) pour former l’Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (ARCOM). Changement de nom et de structure, cela signifie également un arsenal judiciaire mis à jour. Ainsi, dès demain, l’ARCOM aura accès aux numéros du port source des internautes utilisant une adresse IP partagée. Les 30% des internautes perdent, de ce fait, leur précieuse immunité… On imagine que ça ne plaira pas à tout le monde !