Les astronautes sont privés de sortie… à cause des débris
La Russie a explosé un de ses satellites il y a déjà quelques jours, entraînant une pluie de débris sur l’ISS. Mais si l’agence spatiale russe (Roscomos) assure que la situation est sous contrôle, la NASA ne semble pas être de cet avis, elle qui vient d’annuler cette semaine une sortie extravéhiculaire pour les astronautes de la station. La raison ? Une menace potentielle de collision causée par les débris qui tournent toujours autour de l’ISS.
Si la NASA n’a pas officiellement confirmé que les débris incriminés faisaient partie du nuage de composants russe, la mission reste sous le feu des critiques, elle qui a créé plus de 1700 débris de toutes les tailles, sur des orbites très proches de l’ISS. Afin de rassurer les habitants de l’ISS, la NASA a assuré que de nombreux scientifiques ont déjà réussi à identifier les débris les plus imposants, mais ceux mesurant moins d’un centimètre sont très difficiles à localiser, eux qui présentent un risque de taille pour la station et ses habitants.
En effet ce n’est pas tant la taille du débris qui inquiète. Dans une collision en orbite deux objets tournant à 28 000 km/h se font face, et à cette vitesse même une poussière de quelques millimètres peut devenir un danger pour la sécurité de la station.
Une sortie retardée pour l’ISS (encore)
C’est déjà la deuxième fois en moins de 15 jours que la NASA est obligée de reporter des missions en dehors des épaisses parois de l’ISS. Cette dernière est en effet présente sur l’orbite basse terrestre, autour des 400 kilomètres au-dessus de la Terre. Une altitude qui oblige la station à faire régulièrement des manœuvres d’évitements pour rester en un morceau au milieu d’un nuage de satellites et de débris toujours plus grand.
Les astronautes de la NASA Kayla Barron et Thomas Marshburn devront donc attendre à l’intérieur de l’ISS que la situation autour de la station ne se clarifie. Barron n’avait encore jamais été dans l’espace, alors que Marshburn, nettement plus expérimenté en serait à sa cinquième sortie.
Si la NASA n’a pas encore donné de date précise concernant la date de la prochaine sortie extravéhiculaire, les deux astronautes se tiennent près à toutes les éventualités.
Les débris spatiaux : un danger permanent
L’ISS tourne à une altitude 400 kilomètres au-dessus de la Terre. Une orbite qui lui fait croiser la route de nombreux satellites et autres débris spatiaux en tout genre. Face à cette menace constante, la NASA et l’ÉSA notamment tentent de trouver des solutions pour réduire les risques et faire retomber les débris.
L’idée pourrait être de déployer des grands filets dans l’espace, pour ainsi capturer les débris les plus gros et les freiner, ce qui les ferait tomber et brûler dans l’atmosphère. Plus généralement, les deux agences travaillent pour que les lancements de satellites soient plus contrôlés.
À chacun d’entre eux des boulons explosifs sont expulsés pour libérer les charges utiles, ce qui crée de nouveaux débris, petits et très mobiles, quasiment indétectables pour les radars terrestres dont nous disposons aujourd’hui. Si ce contrôle est voulu pour le moment par les agences occidentales, les récents tirs ASAT (sol-satellite) de la Russie, ou encore les graves imprudences mises en place par la Chine lors de la construction de sa propre station spatiale montrent la taille de la tâche qu’il reste à faire.