J’ai remplacé mon PC par un iPad Pro : mon avis après 3 mois
Lors de l’annonce de son premier iPad Pro, Apple jurait que l’on pouvait remplacer n’importe quel PC portable par sa tablette. Utilisateur intensif d’un PC et d’un Mac, j’ai remplacé mes machines de travail habituelles par un iPad Pro 12,9’’ de 2e génération.
Je l’ai équipé d’un étui-clavier, d’une souris Logitech G305 et d’un Apple Pencil de 2e génération. Un joli investissement que je comptais bien rentabiliser. Alors, l’iPad Pro mérite-t-il vraiment les éloges que ses adeptes en font ? Peut-il vraiment remplacer un PC ? Voici mon avis après 3 mois d’expérience.
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Pour le multimédia, c’est le pied
On ne va pas se mentir, l’expérience multimédia sur l’iPad Pro est une régal. Gros consommateur de films et séries sur les services de streaming, j’ai opté pour un écran de 12,9’’.
Je ne m’attarderai pas sur la qualité d’écran, domaine qu’Apple maîtrise aussi bien sur ses iPhone que ses Mac et iPad. Techniquement, difficile de reprocher quoi que ce soit à l’iPad Pro. Même le son est d’excellente qualité. En résumé, les amateurs de vidéos en auront pour leur argent.
L’avantage indéniable de l’iPad Pro par rapport à mon bon vieux PC portable, c’est qu’il peut se délester de son clavier en usage multimédia. Dans les transports, dans un parc, en salle d’attente, l’iPad Pro est un compagnon bien plus confortable et pratique qu’un PC portable, même hybride. La raison est simple : il est très fin et léger ce qui, admettons-le, est un atout indéniable en mobilité.
« Oui enfin bon, c’est une tablette quoi » diront certains. Et ils ont raison. N’importe quelle autre tablette présente les mêmes avantages pour un usage multimédia en mobilité, avec des niveaux de qualité différents. En ce sens, on pourrait affirmer que n’importe quelle tablette fait mieux qu’un PC portable pour cet usage. C’est vrai, mais l’iPad Pro est bien plus que cela.
Un outil de travail puissant
Pour moi le PC est avant tout un outil de travail et à de rares occasions de multimédia. Pour regarder mes films et séries je préfère mon téléviseur ou le cinéma, pour jouer je fais partie de la team consoles.
Il y a maintenant 15 ans, j’ai troqué mon PC principal Windows pour un MacBook. Depuis, je n’en suis jamais sorti. Cela ne veut pas dire que je n’ai aucune interaction avec des PC sous Windows. J’en teste régulièrement et en utilise un en plus de mon MacBook Pro 16. Je connais tous les systèmes d’exploitation utilisés par le grand public (macOS, Windows, iOS, Android) et les apprécie tous pour des raisons différentes.
Pour cette expérience, j’ai donc abandonné tous mes compagnons habituels (sauf à de rares occasions) pour travailler exclusivement avec l’iPad Pro. Mon objectif était de voir s’il pouvait vraiment remplacer un PC, comme le promet Apple.
De manière générale, l’iPad Pro peut aisément remplacer un ordinateur de travail. J’ai pu écrire des centaines d’articles, les intégrer à notre CMS (interface permettant de mettre en ligne les articles sur Presse-citron), retoucher mes photos avec Lightroom, les redimensionner, bref, j’ai pu à peu près tout faire avec l’iPad Pro.
J’ai toutefois dû trouver de nouvelles habitudes, aussi bien matérielles que logicielles. L’iPad Pro dispose d’un unique port USB-C. J’ai donc dû acheter un adaptateur avec plusieurs ports USB-A, un HDMI, un slot microSD et un USB-C Power Delivery pour recharger l’iPad tout en y connectant des accessoires. Sans lui, l’expérience aurait sans doute été laborieuse.
Je remercie aussi Apple d’avoir ajouté la compatibilité d’iPadOS avec les souris. L’utilisation quotidienne de la tablette uniquement en tactile aurait été pénible, tous les usages ne s’y prêtant pas (tableurs par exemple).
D’un point de vue logiciel, je n’ai pas grand chose à reprocher à iPadOS si ce n’est son système de gestion des fichiers encore trop bordélique à mon goût. J’ai parfois failli m’arracher les cheveux en recherchant certains fichiers sans jamais mettre la main dessus. C’est mieux, mais toujours pas au niveau d’un PC ou Mac.
En dehors de cela, l’iPad Pro s’impose comme un outil de productivité très puissant. Si, comme moi, vous utilisez habituellement un Mac, vous retrouverez la plupart des applications et logiciels en version iPad. Certaines sont même parfois mieux pensées que les versions Mac. Et si vous avez aussi un iPhone, c’est jackpot.
Si vous utilisiez un PC, vous devrez passer par les applications et services en ligne. La suite Office est disponible, les applications de productivité de Google aussi. La plupart des logiciels collaboratifs sont aussi disponibles (Slack, Trello, etc.) ainsi que ceux de stockage en ligne. En résumé, le passage d’un univers à l’autre n’est pas si compliqué. Et en dehors de quelques logiciels très précis destinés à certaines professions (graphisme, animation 3D, montage vidéo), l’iPad Pro peut tout encaisser.
Ce petit effort d’adaptation se révèle finalement payant. Car une fois la nouvelle logique acquise, on devient même plus efficace. Les widgets, les applications optimisées, tout est à portée de main dans une interface pensée pour la productivité.
Je faisais partie des sceptiques mais force est de constater que l’iPad Pro peut aisément remplacer un PC, hormis dans les cas très précis évoqués plus haut.
Et pour le jeu ?
Apple n’a pas (encore) la prétention de venir se frotter aux géants du jeu vidéo. Et pourtant, en tant que joueur occasionnel, j’ai beaucoup apprécié l’expérience de jeu sur l’iPad Pro.
En rendant compatible sa tablette avec les manettes Playstation et Xbox, Apple s’enlève une belle épine du pied. Le problème de la technique n’en est plus un. L’expérience de jeu sur iPad Pro passe par deux entrées : son service Apple Arcade (4€ par mois) ou les plateformes de cloud gaming (Shadow ou xCloud de Microsoft).
Apple Arcade : la bonne surprise
Détenteur d’un abonnement Apple One regroupant plusieurs services d’Apple dont Arcade, j’ai pu parcourir son catalogue de jeux. De manière générale, j’ai été agréablement surpris.
Apple Arcade contient des jeux basiques que l’on retrouverait dans n’importe quel store d’applications classique. Mais de nombreuses licences justifient à elles seules l’adhésion au service. Je pense à Oceanhorn 2, The Pathless ou South of the Circle qui promettent quelques heures de jeu très intéressantes.
Apple Arcade suffirait donc à lui seul à combler les frustrations des joueurs occasionnels voire réguliers dont je fais partie. L’expérience est fluide, les licences abouties. Je m’interroge même sur un avenir où les studios développeraient des versions Arcade de grosses licences. On peut déjà trouver NBA 2K21 Arcade Edition, tout un symbole.
xCloud sur iPad : un aperçu du futur ?
Depuis juin 2021, il est possible d’accéder à xCloud, le service de cloud gaming de Microsoft, à condition de détenir un abonnement au Game Pass. Possesseur d’une Xbox Series X, je n’ai pas boudé mon plaisir en découvrant que je pouvais jouer à la plupart des jeux du Game Pass sur mon iPad Pro.
Concrètement, je n’avais qu’à emporter une manette dans mon sac pour pouvoir jouer lors de mes déplacements professionnels. Seule condition : avoir une connexion internet de qualité (ce qui n’est pas toujours évident, j’en conviens).
J’ai tout de même réussi à jouer à Batman Arkham Knight ou Jedi Fallen Order depuis ma chambre d’hôtel avec un partage de connexion en 4G et en 5G. L’iPad Pro n’a montré aucun signe d’essoufflement alors que je ne dispose pas du dernier modèle M1 mais d’une génération antérieure.
D’aucuns diront que l’on peut tout autant accéder à xCloud depuis un PC portable. C’est vrai. Mais encore une fois, la compacité, la légèreté et l’excellente autonomie de l’iPad Pro en font un objet bien plus pratique en déplacement. En ce qui me concerne, trimballer dans mon sac à dos une tablette deux fois moins lourde que mon PC portable habituel est une bénédiction. Mon dos me remercie, tant pis pour mon osthéo.
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Mon avis après 3 mois
L’iPad Pro peut-il remplacer un PC ? Oui, dans la plupart des cas. Vais-je continuer à n’utiliser que lui au quotidien ? Non. Si l’expérience s’est révélée étonnamment agréable, j’estime toujours que rien ne remplace un bon PC/Mac avec un grand écran externe pour le travail au bureau. D’autant que l’iPad Pro coûte son pesant d’or : plus de 1000 euros auxquels il faut ajouter un étui avec clavier et une souris sans fil. Sans parler des écouteurs sans fil (puisque la tablette est dépourvue de jack 3,5 mm), de l’adaptateur et d’un Apple Pencil (vendu plus de 200 euros) pour la prise de notes et le dessin.
Au total, la facture se rapproche d’un excellent ultrabook tout aussi agréable à transporter au quotidien qu’un iPad Pro et ses accessoires, même si la tablette d’Apple reste plus légère. Surtout, Apple a lancé un MacBook Air M1 qui, pour le coup, ne présente que très peu de limites.
Finalement, l’iPad Pro peut se montrer intéressant pour les utilisateurs les plus mobiles. En ce qui me concerne, je laisse maintenant mon MacBook Pro 16 connecté à un écran externe à mon bureau. L’iPad Pro est devenu mon seul et unique outil de productivité en déplacement. Avec mon smartphone, évidemment.