Qu’est-ce qu’une éruption solaire ?

Notre Soleil n’est pas qu’une simple boule de feu tranquille ; comme toutes les étoiles, il est le siège de réactions nucléaires qui produisent une énergie colossale et influencent l’ensemble de notre système solaire. Au mois de mai, cette vidéo nous l’avait rappelé de manière assez spectaculaire. À sa surface se déroulent des phénomènes stupéfiants et potentiellement perturbateurs pour notre planète : vents solaires (produisant parfois des aurores boréales ou australes), tempêtes et éruptions solaires.

Parmi ceux-ci, ces éruptions fascinent tout autant qu’elles inquiètent. Notre étoile vient justement de connaître une activité particulièrement intense, l’occasion parfaite pour décrypter ce phénomène.

Fureur solaire : quand notre étoile entre en éruption

Une éruption solaire est une libération soudaine et massive d’énergie à la surface du Soleil. Ces événements se produisent lorsque l’énergie magnétique accumulée dans la couronne solaire (partie la plus externe de son atmosphère) est brutalement libérée. Exactement comme un élastique qu’on tirerait trop fort et qui finit par lâcher. Les scientifiques classent ces éruptions selon leur intensité, de A à X, cette dernière catégorie représentant les plus puissantes.

Une éruption solaire s’accompagne bien souvent d’éjections de masse coronale (CME), une sorte de bulle de plasma et de champs magnétiques qui est projetée de l’astre. Cette bulle peut atteindre des tailles gigantesques et se propager à travers le système solaire à des vitesses considérables. La violence de ces événements peut être considérable : une éruption de classe X libère une quantité d’énergie absolument démentielle à l’échelle humaine.

L’énergie libérée par une seule éruption de classe X peut atteindre plusieurs milliards de mégatonnes de TNT. À titre de comparaison, la bombe atomique larguée sur Hiroshima avait une puissance d’environ 15 kilotonnes de TNT. Théoriquement, une éruption de classe X est donc plus de 60 milliards de fois plus puissante que cette bombe. Ce chiffre reste une simple moyenne, les éruptions de classe X sont toutes différentes de par l’énergie qu’elles libèrent.

En ce début octobre 2024, le Soleil vient de nous gratifier d’un véritable feu d’artifice cosmique. Une éruption colossale de classe X9, la plus violente du cycle solaire actuel, a illuminé sa surface le 3 octobre (voir vidéo ci-dessous). Cette explosion titanesque pourrait bien avoir propulsé vers nous une gigantesque masse de plasma solaire, annonçant peut-être un week-end agité pour notre magnétosphère (bouclier protecteur de la Terre).

Les regards se tournent vers la tache solaire AR3842, véritable canon à plasma qui, quelques jours plus tôt, avait déjà craché une éruption de classe X7.1. Les astronomes sont en effervescence, scrutant le ciel pour détecter les signes avant-coureurs d’une tempête géomagnétique, une perturbation intense et rapide du champ magnétique terrestre, causée par l’interaction entre le vent solaire et la magnétosphère terrestre.

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Quels impacts sur notre planète bleue

Lorsqu’une éruption solaire pointe vers la Terre (ce qui est le cas de celle du 3 octobre), ses effets peuvent être considérables, même si ses effets ne sont pas instantanés. Comme expliqué au-dessus, l’interaction entre les particules éjectées et notre champ magnétique peut engendrer des tempêtes géomagnétiques. Ces perturbations sont tellement puissantes qu’elles peuvent affecter nos systèmes de communication, nos réseaux électriques et même le bon fonctionnement de nos satellites.

Ces particules chargées induisent de puissants courants électriques dans l’atmosphère terrestre, perturbant ainsi les réseaux électriques et de communication qui dépendent de notre champ magnétique. L’intensité de ces tempêtes est mesurée sur une échelle allant de G1 à G5. Une tempête de classe G3, comme celle attendue avec cette éruption qui vient de se produire, peut déjà causer des perturbations notables.

Dans les cas extrêmes, une tempête G5 pourrait entraîner des black-out généralisés et des dommages durables à nos infrastructures ; la plus récente a eu lieu au mois de mai de cette année. La G5 la plus célèbre est certainement l’Événement de Carrington de 1859. Cette tempête géomagnétique extrêmement puissante a provoqué des aurores boréales visibles jusqu’en Amérique du Sud et a causé des pannes dans les systèmes télégraphiques de l’époque. On imagine aisément les effets délétères que celle-ci aurait eus de nos jours, au vu de notre extrême dépendance à la technologie, et donc à l’électricité.

L’activité de notre étoile suit un cycle d’environ 11 ans, alternant entre des périodes de calme relatif et des phases d’intense activité. Nous sommes actuellement dans une phase ascendante de ce cycle, ce qui explique la recrudescence récente d’éruptions puissantes ces derniers mois. La compréhension de ces phénomènes est essentiel pour anticiper leurs potentiels effets sur Terre. C’est pourquoi nombre d’agences spatiales et météorologiques, comme la NOAA aux États-Unis, travaillent sans relâche pour affiner leurs modèles de prévisions. Un blackout comme celui de 1859 serait absolument catastrophique : pannes généralisées de réseaux électriques, perturbation des satellites et des communications, panne d’internet et des réseaux mobiles, gel des systèmes financiers, défaillance des infrastructures médicales et compromission de la sécurité des nations. Une véritable apocalypse technologique.

  • Les éruptions solaires libèrent d’énormes quantités d’énergie pouvant perturber les réseaux électriques et satellites sur Terre.
  • Une récente éruption solaire de classe X9 pourrait provoquer une tempête géomagnétique affectant notre planète ce week-end.
  • Un blackout comme celui de 1859 causerait des pannes massives, perturbant les communications, l’électricité et les infrastructures essentielles.

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