Test du Xiaomi Mix Flip : le grand rival du Samsung Galaxy Z Flip 6 est enfin arrivé !
Jusqu’à présent, notre Vieux continent n’avait pas encore eu l’honneur d’avoir sur ses étales un smartphone pliable estampillé Xiaomi. Pourtant, le constructeur a mis le nez dans ce secteur depuis un moment en Asie. Pour preuve, la firme a déjà commercialisé quatre générations de smartphone pliable au format « Fold ». Cet été, Xiaomi a dévoilé son premier modèle pliable à clapet en Chine, et surprise, il est le premier à faire officiellement le voyage jusqu’à nous.
Avec le Mix Flip, la marque chinoise teste donc la température sur le marché français. Plutôt que d’arriver avec un « Fold », des modèles qui restent très chers, le constructeur entre par la porte de « l’entrée de gamme » des pliables. Ainsi, le Mix Flip vient se positionner face aux Samsung Galaxy Z Flip6 et aux Motorola Razr 50 Ultra. Est-ce que le premier smartphone à clapet de Xiaomi a assez d’arguments pour se faire une place sur ce secteur très spécifique ? Après plus d’un mois en sa compagnie, voici notre réponse.
Prix et disponibilité du Xiaomi Mix Flip
Le Xiaomi Mix Flip est commercialisé dans une version unique (12/512 Go) au prix de 1 299 euros en coloris noir, blanc ou mauve. Pour rappel, à configuration égale, le Samsung Z Flip6 était lancé cet été à 1 319 euros et le Motorola Razr 50 Ultra à 1 199 euros. Ces trois smartphones se tiennent donc dans un mouchoir de poche.
Ce que on aimé du Xiaomi Mix Flip
Ses deux superbes écrans
C’est son arme de séduction massive. Le Mix Flip possède un écran externe AMOLED ( 1392 x 1208 pixels) de 4,01 pouces de toute beauté. En plus d’être lumineuse et dotée d’un taux de rafraîchissement montant jusqu’à 120 Hz, cette dalle externe est plutôt bien calibrée en sortie d’usine.
Comme vous pouvez le voir, la taille est dans les faits légèrement plus réduite. Les deux capteurs en façade grignotent un peu de place, mais, malgré cela, l’immersion reste totale. En effet, l’interface a été parfaitement pensée pour que les deux objectifs photo ne gênent pas l’expérience lorsqu’une application est ouverte. À aucun moment, des informations ne sont maladroitement masquées. De plus, au-dessus des objectifs, l’espace a été optimisé. Une pile de widgets permet d’accéder à de nombreux raccourcis, par exemple les dernières applications utilisées.
Au quotidien, cet écran externe est un vrai plaisir à utiliser avec des applications comme YouTube, Google Map ou TikTok. Dans les faits, plus de 100 applications sont compatibles pour être utilisées dessus. Il y a donc de quoi faire, sans avoir à ouvrir son smartphone.
En soignant à merveille ce second écran, Xiaomi ne lui confère plus seulement un aspect consultatif, non, cela devient un espace à part entière. Coquetterie suprême, il est même possible de répondre à un appel, ou de le passer, sans avoir à déplier le smartphone. Chose pour le moment impossible chez les modèles Samsung et Motorola.
Loin de s’arrêter là, Xiaomi s’est également appliqué soigneusement pour élaborer la dalle interne. AMOLED et LPTO, elle affiche une diagonale de 6,86 pouces (2910 x 1224 pixels), pour une résolution de 460 ppp. Bien que la colorimétrie soit légèrement plus froide, chacun pourra trouver son bonheur parmi les nombreux réglages d’écran proposés par Xiaomi.
Le meilleur photophone pliable à clapet
Tout comme ses deux concurrents directs, Xiaomi se contente de deux objectifs principaux pour l’expérience photo et d’un capteur selfie. Là où Samsung fait le choix d’un grand-angle et d’un ultra grand-angle, le constructeur chinois privilégie donc un téléobjectif, tout comme Motorola.
Voici la configuration précise des forces en présence :
- Un capteur principal de 50 Mpx avec une ouverture à f/1.7, soit équivalent à 23 mm.
- Un téléobjectif de 50 Mpx avec une ouverture de f/2,0, soit équivalent à 46 mm et un zoom optique x2 avec une ouverture de f/2,0.
- Et enfin, un capteur frontal de 32 Mpx avec une ouverture de f/2,0, soit 21 mm.
Jusqu’à présent, les smartphones à clapet, nous avons quelque peu laissé sur notre faim sur la partie photo. Il faut dire que les contraintes techniques ne sont pas les mêmes que sur un smartphone classique. D’où une certaine courbe d’apprentissage des constructeurs. Pour faire simple, le Motrola Razr 50 Ultra était moyen dans cet exercice et le Z Flip6 de Samsung tout juste convaincant.
Voici donc un domaine où Xiaomi a eu raison de tirer son épingle du jeu. Comme à l’accoutumée sur l’ensemble de ses modèles premium, le traitement photo a une nouvelle fois été confié à Leica. Comme sur le récent Xiaomi 14T Pro, il est donc possible de jongler entre deux profils colorimétriques : Leica Authentic ou Leica Vibrant.
De jour, comme par temps grisâtre, les clichés du Mix Flip sont réussis sur de nombreux points, à commencer par le piqué qui est excellent. L’écueil de la surexposition est évité au centre, les textures ne sont pas trop lissées sur les bords et les microcontrastes s’équilibrent à merveille sur des scènes complexes. En fonction du profil Leica, la colorimétrie sera soit légèrement accentuée, soit plus froide. Dans les deux cas, aucune dérive chromatique n’est à signaler, c’est surtout une question de goût.
Pratique pour des portraits ou des prises de vue à distance, le téléobjectif est, lui aussi, d’un bon cru. Il tombe parfois dans les pièges inhérents à ce genre d’objectif, de légers flous et contrastes en périphérique, mais c’est assez rare en journée. Cela l’est plus en soirée.
Comme à son habitude, Xiaomi est un bon portraitiste. Le Mix Flip crée un bokeh ni trop forcé, ni trop sage qui parvient à restituer un maximum de détails. Sur des natures mortes complexes, il s’est montré parfois un peu brouillon, mais rien de bien méchant. Au bout du troisième cliché, grand maximum, nous arrivions à nos fins.
La nuit tombée, que ce soit avec ou sans le mode « Nuit », le Mix Flip s’avère également un bon noctambule. C’est notamment le cas dans la gestion des lumières citadines et des objets en mouvements. Contrairement à Samsung, qui a pour habitude de flatter à outrance la rétine de couleurs, l’ensemble est ici bien mieux géré. En tout cas plus fidèle à la réalité.
Une charge rapide et un OS enfin à la hauteur
Livré sous Android 14 avec HyperOS 1.0.8, le Mix Flip propose une expérience utilisateur de haute volée. Pour rappel, cette surcouche dévoilée en 2024 succède à MIUI, pour notre plus grand bonheur, tant Xiaomi a pris le temps de peaufiner sa recette.
Fort semblable à iOS 19, le menu de notification et le centre de contrôle sont intuitifs et faciles à utiliser. De plus, l’aspect graphique est moins étouffante et la fluidité est étonnante. Chaque geste s’exécute avec célérité, tandis que les animations sont réactives à souhait.
Sans surprise, le Mix Flip se pare également de quelques suppléments d’IA désormais bien connus, comme le « Entourer pour chercher » de Google ou encore la traduction instantanée, notamment via l’outil magnétophone.
En matière de suivi logiciel, Xiaomi s’engage sur cinq ans de patches de sécurité et sur quatre mises à jour d’Android. C’est moins que les 7 ans promis par le Galaxy Z Flip6, mais cela reste tout à fait raisonnable pour un smartphone pliable.
Enfin, en matière de charge, Samsung ferait bien de s’inspirer du constructeur chinois. Grâce à sa charge rapide de 67 W, le Mix Flip fait le plein en 50 minutes, là où le Z Flip6 tutoie les 1h20. Cerise sur le gâteau plus, Xiaomi inclut le chargeur dans la boîte, alors que de son côté, Samsung semble avoir fait une croix définitive sur ce sujet.
Ce qu’on a moins aimé du Xiaomi Mix Flip
Son autonomie un peu juste…
Sur le papier, le Mix Flip est actuellement le smartphone pliable à clapet possédant la plus grosse batterie. Soit 4780 mAh, contre 4000 mAh pour ses deux adversaires du jour.
Hélas, ce surplus n’est pas aussi bénéfique que prévu. En n’abusant pas trop de jeux 3D ou de streaming et avec un temps d’écran total de 5h, il tiendra jusqu’au couché. En moyenne, il lui restait alors environ 10-15% de batterie.
Par contre, le weekend, lors d’une utilisation plus poussée (photo, vidéo et gaming), il devra passer par la case recharge en début de soirée. C’est mieux que le Z Flip6, mais cela reste encore un peu juste.
Après, précisons tout de même que tout dépendra de votre manière de l’utiliser. Certaines journées, son autonomie fut plus conséquente, car notre temps d’usage se répartissait équitablement entre l’écran externe et interne. Selon le rythme de croisière de chacun, l’autonomie du Mix Flip variera donc entre l’acceptable et le moyen.
Une légère chauffe, malgré de bonnes performances
Le Mix Flip embarque la puce Snapdragon 8 Gen 3, ainsi que 12 Go de RAM et une capacité de stockage non extensible de 512 Go. Dans les faits, le Mix Flip saura donc effectuer de nombreuses tâches sans sourciller.
Bien qu’il ne se prédestine pas à cela, il pourra vous assister sur du montage vidéo basique ou de l’édition photo. Même son de cloche pour le divertissement vidéoludique. Sans forcément être un smartphone gaming, le pliable de Xiaomi fait tourner les jeux les plus gourmands avec un niveau de détails élevé et sans chute de framerate intempestives.
En soi, ce n’est pas une surprise. L’ensemble des smartphones premium de 2024 qui se parent du SoC le plus puissant de Qualcomm propose généralement cette expérience. Par contre, ils ne sont pas tous capables d’exceller en matière de dissipation thermique. Et c’est le cas du Mix Flip.
Au delà de 45 minutes sur des tâches lourdes, il commence à sérieusement chauffer en main. Si bien, qu’il est obligatoire de faire une pause. Certes, au bout de 20 minutes de pause, il retrouve son état normal, mais tout de même… C’est dommage de devoir se brider, ce fut notre cas lors de longs trajets en train.
Des petites erreurs de jeunesse…
Globalement, l’esthétique du Mix Flip est réussie. Ses courbes sont gracieuses, le contour en aluminium est solide et le dos en verre mat agréable au toucher. Au niveau des dimensions, il ne détonne pas par rapport à son concurrent principal. Ouvert, le smartphone de Xiaomi est légèrement plus imposant que celui de Samsung, 167 x 74,02 x 7,8 mm contre 165 x 71,9 x 6,9 mm pour le second. Idem pour son épaisseur une fois fermée et le poids, il tutoie les 16 mm et les 192 grammes, là où le Z Flip6 stagne à 14,9 mm pour 187 grammes.
Ces différences minimes ne viennent en aucun cas gâcher la préhension du Mix Flip. Par contre, la charnière pourra en décontenancer certains. Elle offre très peu de résistance lorsque le smartphone est entrouvert. Résultat, la partie supérieure n’est pas constamment immobile. De plus, lors des fermetures nous avons remarqué un léger jeu sur la fin. Est-ce dû à ce choix de charnière plus lâche que la concurrence ? Difficile à dire.
Hormis ce léger détail, que chacun jugera à l’aune de ses préférences d’utilisation, la qualité de construction reste excellente. La pliure avant est aussi discrète que sur un Z Flip6, tandis que lorsqu’il est fermé, aucun espace n’est visible entre les deux écrans. Finalement, disons que cette charnière n’est qu’une demi-erreur de jeunesse.
Cependant les suivantes le sont intégralement. Le Mix Flip ne propose ni de support eSIM, ni de certification d’étanchéité. De plus, sa partie sonore est vraiment perfectible. Elle manque clairement d’assise dans les graves, si bien que l’on se retrouve vite à monter le volume.
Enfin, et cela a failli faire basculer notre jugement de l’expérience utilisateur du côté obscur, la présence de trop nombreux blotwares. Oui, il est possible de s’en débarrasser. Oui, en Chine, cette présence est tout à fait normale. Cependant, depuis le temps, Xiaomi devrait comprendre que ce n’est pas le cas en Europe, et à fortiori en France.
Notre avis sur le Xiaomi Mix Flip
Pour sa première en France avec un smartphone pliable à clapet, Xiaomi s’en sort avec les félicitations du jury. Il arrive de faire mieux que ses deux concurrents directs, le Samsung Galaxy Z Flip6 et le Motorola Razr 50 Ultra, sur de nombreux points.
C’est notamment le cas pour la charge, l’autonomie, la photo, mais aussi et surtout, sur l’utilisation du smartphone en mode fermée. Parfaitement calibré, l’écran externe apporte une réelle plus-value au quotidien de par sa praticité et sa taille. L’optimisation logiciel est bien pensé et les applications compatibles vraiment nombreuses.
Pour autant, le Mix Flip ne terrasse pas ses adversaires dans tous les domaines. Bien que sa conception soit réussie, certains n’apprécieront peut-être pas sa charnière souple. De plus, il a tendance à pas mal chauffer sur de longues sessions et il fait l’impasse sur une certification IP.
Dit ainsi, il devient bien difficile de dresser un tiercé dans l’ordre des smartphones à clapet en France. L’esthétisme et le minimalisme ergonomique pour le Motorola Razr 50 Ultra. La simplicité d’utilisation, l’expérience IA poussée et la qualité de fabrication pour le Z Flip6. La puissance, la photo et l’écran externe pour le Mix Flip. À vous de choisir…
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