Nous vous relayons régulièrement des articles relatant le résultat d’études scientifiques et ce sur des thématiques assez variées. Que l’on parle du corps humain, de technologies médicales ou encore de météorologie/climatologie, toutes ces études ont un point en commun. Leur processus de publication est un voyage complexe et rigoureux.
Un processus qui se passe la plupart du temps loin des yeux du grand public, d’où l’intérêt de le démystifier un peu.
De la recherche jusqu’aux résultats
La recherche scientifique débute bien avant la genèse ou l’idée même d’écrire un article. Les découvertes émanent fréquemment d’expérimentations en laboratoire, d’observations sur le terrain ou d’analyses en milieu contrôlé. Selon les cas, cela peut être un savant mélange de ces trois méthodologies, enrichi par un apport de données issues d’autres chercheurs.
Une fois ces précieuses informations recueillies, s’ensuit une phase d’analyse. Celle-ci peut emprunter diverses voies : traitement statistique, confrontation avec des résultats préexistants ou encore modélisation théorique (l’exemple récent du labyrinthe le plus difficile au monde est un exemple très parlant de cette dernière voie).
Ensuite, les scientifiques s’attellent à l’élaboration d’une explication cohérente et limpide de leurs données. Cette étape pose les première bases de la rédaction de l’article scientifique. Ce dernier s’adapte en longueur selon l’ampleur des résultats et les exigences de la revue ciblée pour la publication, oscillant entre quelques feuillets et plusieurs dizaines de pages.
Au-delà du texte, les chercheurs doivent également agrémenter leur publication de figures, tableaux, diagrammes afin d’illustrer leurs découvertes. Pour la majorité des scientifiques, cette tâche ardue repose essentiellement sur leurs épaules.
La collaboration et la rédaction
La recherche contemporaine s’apparente rarement à une quête solitaire. La majorité des investigations scientifiques s’effectuent au sein d’équipes pluridisciplinaires, favorisant ainsi l’obtention de résultats plus exhaustifs et robustes.
Les co-auteurs, véritables piliers de cette entreprise collective, apportent leur expertise à la rédaction de l’article, à l’analyse des données et à l’élaboration du contenu. Ces collaborateurs peuvent être des partenaires de recherche, des contributeurs essentiels à la collecte de données, ou des étudiants impliqués dans le projet.
Préalablement à la soumission de l’article finalisé, une étape incontournable s’impose : un examen millimétrique et une critique par l’ensemble des co-auteurs. Ce processus garantit la qualité et la rigueur de la recherche. Une fois peaufiné, le tout est alors soumis à une revue scientifique pour évaluation.
Prochaine étape : le choix de la revue, qui relève d’une décision stratégique puisque celui-ci va déterminer la visibilité et l’impact de la recherche au sein de la communauté scientifique et du public.
Certaines revues, telles que Nature ou Science, jouissent d’une réputation prestigieuse et généraliste et peuvent accroître considérablement l’influence de l’étude. D’autres, plus spécialisées, peuvent garantir une audience plus ciblée et pertinente pour le domaine spécifique de la recherche.
La révision par les pairs et la publication
La soumission de l’article marque l’aube d’une nouvelle phase : l’évaluation par les pairs. Un éditeur associé, généralement un expert bénévole du domaine, est chargé de recruter des évaluateurs. Ces derniers, également bénévoles, examinent les travaux publiés et fournissent des commentaires critiques. Ce processus peut s’étendre sur plusieurs semaines, voire des mois, selon la disponibilité des évaluateurs.
Le destin de la publication est scellé par les retours des évaluateurs. Il peut être accepté tel quel, accepté sous réserve de révisions mineures, nécessiter des modifications substantielles, ou être rejeté. En cas de révisions requises, les auteurs doivent répondre à chaque commentaire, explicitant les améliorations apportées ou justifiant le maintien de certains éléments.
Une fois les révisions effectuées, le manuscrit retourne à l’éditeur pour une décision finale. Si le verdict est favorable, s’ensuit une ultime phase de relecture et de mise en forme avant la publication, étape qui peut également s’étendre sur plusieurs semaines.
Comme vous avez pu le comprendre, publier un article scientifique est un projet long et exigeant. Le domaine de la publication en lui-même est un business à part entière. Les revues scientifiques, autrefois des outils de partage de connaissances au sein de communautés restreintes, sont aujourd’hui gérées par de grandes entreprises d’édition qui génèrent des profits considérables (Elsevier, Springer Nature, Wiley, etc.)
Les chercheurs, pour faire avancer leurs carrières et obtenir des financements, sont donc largement incités à publier dans ces revues, souvent à des coûts élevés. Ces coûts incluent les frais de publication, les abonnements aux bases de données et les droits d’auteur. Ce modèle économique a été critiqué pour plusieurs raisons : il limite l’accès libre à la connaissance, encourage une course à la publication au détriment de la qualité de la recherche et peut favoriser les biais dans la sélection des articles.
- La recherche commence par des expérimentations et observations sur une thématique, suivies d’une analyse approfondie.
- Les scientifiques collaborent pour rédiger et réviser l’article, puis choisissent la revue pour publication.
- L’article est ensuite soumis à une révision par les pairs avant d’être publié.
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