« Un système parasitaire » : les utilisateurs d’IPTV « tuent le foot » d’après ce dirigeant
L’IPTV et le piratage au sens large sont-ils en train de ruiner le business des clubs de football ? Ce sujet est très loin de faire consensus, mais pour Luigi De Siervo, directeur général de la Série A, la réponse à cette question est clairement affirmative.
Faut-il sanctionner les utilisateurs ?
De fait, les autorités italiennes font feu de tout bois contre les fraudeurs. Ils ont notamment déployé un système censé repérer et bloquer les sites qui retransmettent des matchs illégalement. Comme le détaille TorrentFreak, pas moins de 5018 adresses IP et 16 523 noms de domaine ont fait les frais de ce dispositif.
Pourtant, et malgré ces chiffres flatteurs sur le papier, les patrons du foot italien doivent se rendre à l’évidence : le piratage est loin d’avoir été éradiqué chez nos voisins et un véritable jeu du chat et de la souris est engagé.
Dans ce contexte, Luigi De Siervo a donc employé des mots très forts. Ses propos nous sont rapportés par le média transalpin Il mattino. D’après lui, il n’y a qu’un seul moyen d’obtenir de meilleurs résultats, c’est de réprimander les utilisateurs :
Il y a un fil d’Ariane qui relie le pirate au terminal du client : il faut maintenant remonter jusqu’à l’utilisateur final et le sanctionner. Les règles sont là.
De fait, chaque internaute coupable d’utiliser ces plateformes illégales est désormais passible d’une amende d’un montant maximal de 5000 euros chez nos voisins. Le dirigeant ajoute pour bien se faire comprendre :
Un vrai supporter ne regarde pas un match piraté, car il porte alors préjudice à son club. Mais il s’agit d’une question culturelle, qui n’est pas liée au prix des abonnements.
« On tue le football »
Une affirmation qui n’est pas vraiment étayée et qui contredit différentes études réalisées sur le sujet où les fraudeurs indiquent justement que les tarifs trop élevés justifient leur passage à l’acte. Et Luigi De Siervo de conclure :
Il y a, je le répète, 300 millions d’euros de manque à gagner, soit 30 % de la valeur des droits de télévision. On tue le football comme ça, parce qu’il n’y a plus les mécènes du passé qui perdent de l’argent, ce qui rentre est dépensé. (…) Nous avons le football que nous méritons et il faut faire sauter ce système parasitaire qui ne paie pas pour regarder les matchs. Sinon, le football va exploser. C’est eux ou nous.
Le message est passé. Aura-t-il convaincu les fraudeurs et les observateurs de ce dossier bien plus complexe que des déclarations à l’emporte-pièce ? Il est permis d’en douter.
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