L’Arctique sort d’un “creux record” qu’est-ce-que cela implique ?

Tous les ans la glace « de mer » autour du pôle Nord et du pôle Sud fond avant de se reformer. Cet équilibre fragile, allant au gré des saisons, n’a pas été bousculé depuis des milliers d’années. Mais avec l’arrivée de la révolution industrielle, le changement climatique a des effets dramatiques sur la banquise.

Selon les derniers relevés de la NASA et du National Snow and Ice Data Center (NSIDC), la glace de mer de l’Arctique (au Nord) a atteint son expansion minimale ce 19 septembre. C’est donc à cette date que la banquise a été la plus petite possible. Sa taille n’était alors que de 4,23 millions de kilomètres carrés. C’est le « sixième score le plus bas » depuis le début des mesures, annonce l’agence spatiale américaine.

Si cette situation est déjà très inquiétante, les scientifiques n’en sont pas au bout de leurs peines. En effet, les conditions climatiques très douces au cours de l’hiver austral ont entraîné un très faible agrandissement de la banquise dans l’hémisphère Sud.

Le 10 septembre elle a atteint les 16,96 millions de kilomètres carrés. C’est tout simplement le maximum le plus bas jamais mesuré par la NASA depuis le début des années 90. Selon Walt Meier, scientifique de la glace de mer au NSIDC, c’est tout simplement du jamais vu.

Moins de banquise, de l’eau toujours plus haute

Au pôle Sud la situation est catastrophique. L’expansion de la glace de mer est très faible, elle laisse de nouvelles routes maritimes ouvertes. Même constat au Nord, le passage du Nord-Ouest est bien plus grand que d’habitude.

Les scientifiques craignent que cette expansion de la glace, particulièrement faible cette année, ne devienne un standard dans les prochaines années à cause du réchauffement climatique. En plus de la fonte des glaces estivales, qui entraîne la montée globale des eaux des océans, une réduction aussi importante de la formation de glace de mer lors des saisons hivernales pourrait encore accélérer le processus de montée des eaux.

Selon les chercheurs, si la glace ne se reforme pas à au moins 50 % des standards d’avant la période industrielle chaque année, la montée des eaux pourrait être deux à trois fois plus importante que dans nos simulations actuelles.

Le pôle Nord s’effrite

Autre conséquence terrible pour l’humanité et le climat, la densité de la glace de mer. Comme l’expliquent les scientifiques, on a retrouvé cette année des morceaux de glace fine et éparse dans des zones qui étaient autrefois de grands manteaux blancs. La glace a fondu sur des centaines de milliers de kilomètres carrés. À mesure que cette glace fond, la banquise restante se réchauffe et un vrai cercle vicieux se met alors en place. Plus la banquise est petite, plus elle est sensible aux changements de température, plus elle est capable de se réduire en taille au cœur de l’été.

La situation au Sud est légèrement différente. En effet l’Antarctique n’est pas seulement une immense banquise flottante. La glace est ici posée sur la terre ferme. Mais selon certaines estimations les roches pourraient bientôt traverser le manteau blanc pour se faire une place de manière durable dans ce paysage.