Climat : “Le monde doit changer de cap” alerte l’ONU après un nouveau record de température

En 2015, le monde entier s’est uni dans la lutte contre le réchauffement climatique. À l’occasion de la COP21, les “Accords de Paris” ont fixé le cap à suivre pour limiter le réchauffement planétaire sous les 2°C. Mais cet objectif semble déjà derrière nous.
Selon l’observatoire européen Copernicus, la journée du 17 novembre a été 2,06°C plus chaude que les normales pré-industrielles. Les accords de Paris, signés en 2015 seulement, sont déjà caduques. Dans certaines régions du monde, au Brésil notamment, la température a atteint des records. Il a ainsi fait 59,3°C dans la mégapole brésilienne. Une femme de 23 ans est morte d’un arrêt cardiaque, provoqué par la chaleur, durant le concert de Taylor Swift.
Selon le PNUE, Programme des Nations Unies pour l’Environnement, les gouvernements du monde entier doivent maintenant « redoubler d’efforts » pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Dans leur rapport, les scientifiques paraissent résigner, lassés de lancer sans cesse les mêmes avertissements à un public sourd ou volontairement malentendant. « Les températures atteignent de nouveaux sommets, mais le monde ne parvient pas à réduire les émissions (une fois de plus). »
Ce rapport, publié chaque année quelques jours avant l’ouverture de la COP (qui se tiendra en 2023 à Dubaï), estime que les politiques mises en place actuellement pour lutter contre le réchauffement climatique vont amener la température moyenne de la Terre à +3°C par rapport aux normales pré-industrielles.
L’espèce humaine directement menacée
Un tel réchauffement serait un vrai drame pour l’espèce humaine. Les feux de forêts comme ceux connus cet été au Canada ou en Grèce vont devenir des épisodes annuels, de plus en plus difficiles à arrêter. Les inondations, comme celles qui viennent de toucher le nord et l’ouest de la France, vont, elles aussi, être de plus en plus régulières.
Les sécheresses vont entraîner des famines et des guerres de l’eau dans de nombreux pays, dont certains européens. L’ONU estime que d’ici à 2100, avec un réchauffement climatique de +3°C, ce sont plus de 3 personnes sur 4 qui risquent de mourir à cause de la chaleur.
Selon plusieurs scientifiques, les canicules devraient devenir monnaie-courante. Steven Davis, professeur à l’université de Californie estime que 60 épisodes caniculaires pourraient toucher le monde chaque année. En 2023, année pourtant record sur le nombre de canicules dans le monde, nous n’en sommes qu’à plus de 20.
Des motifs d’espoir ?
Le récent rapport du PNUE explique néanmoins qu’il existe toujours une voie pour se sortir du drame climatique à venir. Avec un réchauffement actuel de +1,2°C, les plus grosses conséquences du réchauffement climatique vont, quoi qu’il arrive, toucher la Terre de plein fouet.
Il est ici question de la fonte des glaces, la montée des eaux, la rarification de l’eau douce et une chute vertigineuse de la production agricole. Tous ces changements, inévitables, doivent maintenant déclencher des adaptations dans nos modes de vie.
Lutter contre le réchauffement climatique est toujours une priorité, car le moindre “dixième de degré compte” comme le rappelle le porte-parole de l’ONU Antonio Guterres. Mais il faut aussi commencer à se préparer pour vivre sur une Terre différente.