Pour percer sur Twitter, mieux vaut diffuser des mauvaises nouvelles

Sur les réseaux sociaux, attaquer ses adversaires politiques et semer la discorde s’avère payant. C’est ce qui ressortait d’une étude récemment menée par des chercheurs de l’Université de Cambridge. En analysant plus de 2,7 millions de Tweets et messages Facebook ils ont ainsi noté que le taux d’engagement des publications moqueuses ou agressives vis à vis d’un rival était bien plus important que sur celles qui se concentrent sur leur propre parti.

La viralité des mauvaises nouvelles inquiète

Une nouvelle étude vient enfoncer le clou et montre que les informations négatives se propagent bien plus rapidement sur Twitter que les nouvelles optimistes. Dans le détail, des scientifiques de l’université DePaul et de la Harvard Business School ont examiné 140 000 tweets émanant de 44 organisations de presse. Elles appartiennent aux différents spectres politiques américains. Ces publications ont été postées au cours des quatre premiers mois de l’année 2020.

Il ressort très clairement de leur analyse que les nouvelles négatives ont reçu bien plus d’attention. D’ailleurs les médias ont dans l’ensemble posté davantage de nouvelles négatives que positives, ce qui n’est pas vraiment une découverte. Comme le dit un adage très courant dans la presse, il est plus intéressant de parler d’un train qui n’arrive pas à l’heure, que des 99 autres qui font preuve de ponctualité.

On a donc pu voir apparaître, bien avant Internet, une tendance à montrer des faits divers et des mauvaises nouvelles qui sont supposées plus intéressantes pour le public. Mais ce phénomène est d’autant plus inquiétant sur les réseaux sociaux selon les chercheurs en raison de leur potentiel de viralité.

Pour résoudre ce problème, les scientifiques planchent notamment sur la création de bots capables d’identifier et de notifier les utilisateurs qui publient beaucoup de contenu négatif, un peu sur le modèle des algorithmes qui traquent les fausses informations.

Cité par CBS News, Amit Goldenberg, un des auteurs de cette recherche, confie sur une note d’espoir : « Si nous pouvons trouver des moyens de réduire la négativité ou l’émotivité en aidant les gens à réduire leurs émotions peut-être pourrons-nous améliorer les échanges sur les réseaux sociaux. »

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